L’exposition des pièces archéologiques saisies ou concédées intitulée «Notre patrimoine, un trésor inestimable» a élu domicile à la Cité de la culture pour trois semaines. Elle fait partie d’une série d’expositions temporaires que l’Institut national du patrimoine met en place pour sensibiliser le grand public à l’importance du patrimoine national et à la nécessité de sa protection et de sa préservation.
374 pièces, sélectionnées parmi les 40.000 objets saisis depuis 2011, permettent de saisir l’ampleur du ravage fait par les acteurs du trafic archéologique et la contrebande. Des pièces d’une valeur inestimable témoignent de la richesse et de la diversité de notre patrimoine, des œuvres saisies dans les aéroports, dans les maisons de particuliers et d’autres ont été concédées pour enrichir notre collection nationale.
Cette exposition est aussi une mise en valeur de la coopération entre l’INP et ses partenaires, à savoir la douane tunisienne, les services de sécurité, les autorités judiciaires et la société civile. Qui ont uni leurs efforts pour lutter contre le trafic illicite de biens culturels et la contrebande qui ne cesse de porter préjudice à notre patrimoine et qui sont en réalité des pratiques frauduleuses anciennes signalées déjà au XIVe siècle par Ibn Khaldoun.
En déambulant dans le hall central, nous découvrons un large pan de notre histoire qui a failli être perdu à jamais, ces 374 pièces se déclinent en 4 axes principaux : des objets de la vie quotidienne, tels que les lampes, la vaisselle, la verrerie, les bijoux, la monnaie, les médailles, les objets de parure en argent ou en or. Ou encore les objets d’art et sculptures qui consistent en des peintures, des panneaux de bois sculptés, des statues en marbre ou en bronze remontant aux différentes époques historiques…
Quant aux éléments architecturaux et décoratifs, ils ont orné l’espace de l’exposition avec des éléments, tels que des chapiteaux et des colonnes, en plus de certains éléments décoratifs, à l’instar des panneaux de marbre sculptés qui portent des motifs ornementaux végétaux et animaux.
Le dernier thème est celui consacré aux croyances et religions avec des objets liturgiques et funéraires, tels que les sarcophages, les pierres tombales et les manuscrits religieux.
Après une cérémonie d’inauguration en présence de la ministre des Affaires culturelles et son homologue des Finances et plusieurs représentants des institutions culturelles partenaires, sécuritaires et douanières, un hommage a été rendu aux différents acteurs ayant contribué, durant ces dernières années, à la lutte contre le trafic illicite des objets du patrimoine. La police et la douane ont largement contribué à l’arrestation des trafiquants et des dénicheurs des trésors archéologiques.
La ministre des Affaires culturelles a déclaré à la TAP que la préservation du patrimoine nécessite la conjugaison des efforts de l’Etat et du citoyen.
Elle a encore relevé l’importance du patrimoine comme étant témoin de l’identité nationale qu’il fallait bien préserver pour les générations futures. «Toute atteinte au patrimoine national est une atteinte à la souveraineté du pays», a-t-elle estimé.
Pour sa part, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, a affirmé que l’Etat est totalement engagé dans la préservation du patrimoine contre toute atteinte, citant à cet égard l’adhésion de la douane et des forces sécuritaires dans la lutte contre le vol et le commerce illicite d’objets du patrimoine.
Il est, au même titre, important de souligner que des efforts restent encore à faire pour restituer à la Tunisie une grande partie de son Histoire, des pièces qui devraient retrouver leur place dans la collection nationale, conservées et mises en valeur dans nos musées.